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samedi 31 décembre 2011

Ces résolutions qui deviennent des changements de vie

On voit bien que la fin de l'année approche, les nouvelles regorgent de bilans : les dix moments les plus marquants de 2011, ceux qui nous ont quitté en 2011, les pire gaffes politiques... Quand j'ai pensé à ce billet de fin d'année, j'ai dans un premier temps exploré l'idée de vous composer un petit résumé de mon défi garde-robe 2011 et une liste de mes meilleures découvertes en mode éco. Ce dont je me rends compte cependant, c'est que ce défi personnel a été beaucoup plus qu'une simple résolution qu'on fait quand on se dit qu'il y a des choses à changer dans notre vie : c'est un défi qui a changé ma vie.

Wow les grandes déclarations, vous allez peut-être me dire... Laissez-moi alors vous expliquer. Je me considère comme étant une personne conscientisée au sujet de nos impacts environnementaux. Je recycle, je composte, je prends le transport en commun, bref, je fais plusieurs petits gestes de manière quotidienne pour alléger mon empreinte sur la planète. Mais il s'agissait de petits gestes assez faciles : pas trop besoin de changer ses habitudes, pas trop besoin de se poser des questions, on continue de consommer mais au moins on produit moins de déchets. C'est bien, non?

Repenser mes achats de vêtements et me poser des questions au sujet de l'impact environnemental ET social de la mode a permis une grande prise de conscience personnelle sur mon rôle dans le cycle de vie de chaque vêtement et accessoire que je me procurais. J'ai beaucoup lu au sujet de la mode éthique (et au sujet des impacts de l'industrie de la mode), j'ai commencé à suivre ceux qui discutaient du sujet dans les médias sociaux et ceux qui font campagne pour changer l'industrie de la mode (comme par exemple Labour Behind the Label, No Sweat, et Clean Clothes Campaign). Bref, aujourd'hui, je me considère non seulement comme étant une consommatrice de mode responsable, mais également une activiste modérée qui cherche à éduquer les gens qui l'entourent sur les impacts de cette industrie.

Je vous annonce sans hésitation que mon défi continuera en 2012 et au cours des années qui suivront. En fait, le défi demeure parce qu'il n'est pas toujours facile de trouver des alternatives éthiques pour tous nos vêtements, mais il ne s'agit plus de quelque chose de temporaire que je me pousse à faire. Le changement est fait, je ne suis plus capable de regarder un vêtement de grande boutique sans penser aux conditions dans lesquelles il a été créé (pollution des cours d'eau proche des usines, exposition des travailleurs à des substances nocives, voire mortelle, conditions de travail impossibles à imaginer et ce, pour une maigre pitance).

En 2012, je vais continuer de m'informer, de poser des questions, et de partager mes découvertes sur la mode éthique. D'ici là, je vous souhaite à tous et toutes une formidable année 2012, en espérant que vos résolutions deviendront également des moteurs de changement dans votre vie.

samedi 10 décembre 2011

Réduire l'impact environnemental de ses vêtements sans dépenser un sou

Quand j'ai commencé mon défi garde-robe, je me suis donné plusieurs critères afin de réduire l'impact environnemental de mes vêtements et accessoires en choisissant des options plus "vertes" (vêtements seconde-main, faits de matériaux recyclés, faits de matériaux écologiques, etc.). J'ai basé mes critères sur un des éléments du cycle de vie d'un vêtement, c'est-à-dire la nature du tissu qui le compose et l'impact environnemental de fabriquer ce tissu.

Au bureau, nous avons la chance d'avoir un magnifique centre de documentation où je vais fréquemment emprunter des livres. La semaine dernière, je suis tombée sur le livre Sustainable Fashion and Textiles de Kate Fletcher. En plus d'être un livre visuellement très beau, je considère à ce point que c'est une excellente référence sur les différents impacts environnementaux et sociaux des vêtements à travers TOUT leur cycle de vie. On passe de la production du tissu à la fabrication à l'usage et finalement à l'étape de fin de vie (disposer du vêtement). Ce qui m'a frappé dans cette lecture, c'est l'impact de la phase "usage" que l'on oublie souvent de prendre en considération dans nos efforts de réduction d'impact sur l'environnement.

Un petit exemple : lorsqu'on considère le coût environnemental moyen d'un t-shirt (évalué à 3,79 $ US pour un t-shirt de coton régulier et 3,45 $ US pour un t-shirt de coton bio), 74 % à 81 % de ce coût est dû à la phase "usage", c'est-à-dire le lavage du dit t-shirt par le consommateur qui en a fait l'achat. Plus souvent on lave ce t-shirt, plus son impact environnemental est élevé. Oui, le t-shirt bio réduit les toxines qui sont relâchées dans l'environnement, mais si on le lave après chaque usage et si on le sèche toujours à la sécheuse, son impact sur l'environnement d'un point de vue d'utilisation d'énergie, d'eau, et de création de déchets solides reste important.

Voici donc une opportunité de réduire l'impact environnemental de ses vêtements sans dépenser un sou (en fait, il est même possible d'économiser beaucoup de sous à long terme). Quelques changements dans nos façons de faire auront un impact positif sur l'empreinte de nos vêtements :
  1. Ne pas automatiquement mettre au lavage ce qui vient d'être porté. J'ai souvent le réflexe de me déshabiller le soir et de mettre les vêtements portés dans le panier de lavage. Un chandail, un pantalon peut certainement être porté deux ou trois fois avant d'avoir besoin d'être lavé.
  2. Si on doit remplacer la laveuse, en choisir une à chargement frontal qui utilise très peu d'eau (les Bosch, un peu chères mais très durables, sont reconnues à cet effet).
  3. N'utiliser la sécheuse que pour certains items qui sont difficiles à sécher autrement (draps, serviettes). Mes parents, qui ont élevé trois enfants, n'ont jamais eu de sécheuse (et n'en ont toujours pas). Ils accrochaient les vêtements sur la corde l'été, et sur un rack l'hiver (ce qui avait l'avantage d'augmenter l'humidité dans la maison, toujours un plus avec le chauffage qui rend l'air intérieur très sec).
  4. Toujours utiliser des produits de lessive qui ne contiennent pas de produits nocifs pour l'environnement. Si vous trouvez ce type de savon trop cher, vous pouvez également fabriquer du savon à lessive écolo pour l'équivalent d'environ 0,40 $ le litre!
Avec quelques petits changement au niveau de nos habitudes de vie, il est facile de verdir encore plus notre garde-robe tout en économisant!

lundi 5 décembre 2011

Les vêtements en bambou sont-ils vraiment plus écologiques?

Je répondrai à cette question avec la réponse la moins utile mais aussi la plus réaliste : ça dépend.

Dimanche passé, j'ai pris une longue marche avec une amie que je n'avais pas vue depuis plusieurs mois. Nous sommes parties du Plateau et sommes remontées jusqu'au Mile-End, pour nous retrouver en bordure d'Outremont. Je me suis souvenue d'une boutique que je voulais visiter sur la rue Bernard, Arterie, un espace qui combine une friperie et des trouvailles de designers éco. J'ai été bien contente de me trouver une paire de jeans seconde main (pour 34 $, en parfait état, et elle me fait comme un gant). Je suis aussi tombée sous le charme d'un chandail mauve à manches longues "Chloé" de la marque Ramonalisa (une griffe Montréalaise qu'il vaut la peine de découvrir), qui je crois était à 74 $.

Chandail Chloé de Ramonalisa

Mon nouveau chandail est fait de bambou et de coton bio. Parfait, non? Sauf qu'après avoir lu le Grand mensonge vert de Jean-Sébastien Trudel, je me suis dit que je devrais commencer à faire de plus amples recherches sur ces deux matières vedettes de la mode écologique. J'ai commencé par le bambou.

Le bambou tient ses vertus écologiques principalement à sa culture (cycle rapide de croissance et de renouvellement, captage accru de CO2, meilleure irrigation du sol, diminution de l'érosion, nécessite peu d'engrais, etc.). Cependant, lorsqu'il s'agit de transformer la plante en textile, le processus est beaucoup moins écologique, malgré les paroles rassurantes de certaines sources. Une des substances les plus dangereuses est le bisulfure de carbone. Les travailleurs exposés à cette substance pour des périodes prolongées se retrouvent avec des problèmes au niveau du système nerveux. Comment savoir si ceux qui passent leurs journées dans des manufactures de traitement du bambou sont correctement protégés? Comment savoir également si les produits toxiques utilisés dans la fabrication de la fibre de bambou sont captés à la fin du processus, et non simplement relâchés dans les cours d'eau avoisinant?

Difficile de répondre à ces questions sans une plus grande transparence de la part de l'industrie. Je peux commencer par demander aux designers de qui j'achète où ils se procurent leur tissu, puis suivre la chaîne jusqu'aux grandes entreprises de production de fibre de bambou (un nom ressort quand on fait des recherches, la Hebei Jigao Chemical Fiber Company, pas certaine qu'il y aura une grande transparence de ce côté là). Mais je peux surtout faire de la pression sur les marques qui nous vendent des vêtements en bambou "parce que c'est écologique" pour leur demander s'ils ont tenu compte du processus de traitement dans leur évaluation de l'impact environnemental du tissu.

Je vais certainement y repenser deux fois avant de sauter sur un vêtement en bambou la prochaine fois. À y penser, c'est ma paire de jeans seconde main qui remporte la palme d'un point de vue développement durable!

dimanche 6 novembre 2011

Réparer au lieu de remplacer

Je ne suis pas du tout quelqu'un d'habile avec une machine à coudre. En fait, j'ai hérité de la machine de ma grand-mère qui espérait peut-être que l'outil stimulerait le talent, mais jusqu'à date, la pauvre machine prend la poussière dans mon sous-sol. Un jour peut-être, je m'installerai un petit coin couture pour au moins être prête si l'inspiration et le courage me prennent!

Mon manque de talent en couture fait que j'ai, par le passé, eu souvent tendance à me débarrasser des items qui brisaient. Cette année, par souci de poursuivre mon défi garde-robe, j'essaie au moins de trouver une façon de réparer mes vêtements et accessoires qui en ont de besoin. Mon premier projet, avec les soirées plus fraîches et nos planchers en bois-franc, c'était de trouver une solution au problème de ventilation dont souffre une de mes pantoufles :

La malheureuse a fait grand plaisir à ma chienne qui s'en ai donné à coeur joie de mâchouiller le cuir et tirer le mouton à l'intérieur. J'étais tellement triste quand je me suis rendue compte de l'incident, mais je n'ai pas été capable de jeter cette paire de pantoufles qui me réchauffait les pieds depuis tant d'hivers. Elles se sont donc retrouvées au fond de ma garde-robe, faute de savoir quoi en faire.

Je les ai ressorties récemment, me disant qu'il y avait bien quelqu'un qui pourrait m'aider à réparer le vilain trou. Je savais qu'il ne s'agirait pas d'une réparation parfaite, étant donné l'ampleur des dommages, mais au moins quelque chose pour garder mes orteils au chaud. J'ai commencé par visiter un nettoyeur qui se spécialisait en vêtements de cuir. La dame au comptoir m'a regardé avec un air triste en m'informant qu'elle ne faisait pas ce genre de réparation. Elle m'a gentiment conseillé de visiter un cordonnier. Par chance, nous avons un excellent cordonnier à NDG, sur la rue Monkland. Là-bas, les deux propriétaires ont bien rigolé en voyant le trou (oh la la... toutou s'est amusé!), mais ils m'ont proposé une "patch" qui ne serait pas tout-à-fait du même matériel que la pantoufle, mais assez proche.

Jeudi, je suis repassée chercher mes pantoufles et voici le résultat :

On voit un peu le morceau de remplacement, mais il s'agit d'une paire de pantoufles, pas des souliers ou des bottes que je vais porter à l'extérieur. Je suis très heureuse du résultat et de pouvoir garder mes pieds bien au chaud pour encore quelques hivers (s'agit juste de gérer les crocs de madame Jenna). Et avec un peu d'effort et de recherches, j'ai réussi à éviter de jeter une paire de pantoufles qui sont encore en bon état et à économiser quelques sous en n'achetant pas une autre paire (la réparation m'a coûté 10,75 $).

samedi 22 octobre 2011

Les 7 règles d'or du magasinage en friperie

Mon succès avec les friperies est inégal et j'en suis souvent ressortie les mains vides. Pourtant, les friperies sont une bonne source de vêtements très écologiques (déjà portés, en les achetant on leur donne une seconde vie). Dans certains cas, les friperies ont également des mandats sociaux (réinsertion au marché du travail). Ça vaut donc la peine de leur donner une chance, mais il faut approcher le magasinage en friperie avec une stratégie que je crois avoir peaufiné ce matin même. Voici mes 7 règles d'or pour les friperies grande surface (du genre Renaissance).
  1. Ne partez pas seule! Comme la session de magasinage peut être longue, elle est d'autant plus agréable si vous y allez avec une copine (ou dans mon cas, ma soeur) qui vous donnera également l'heure juste lors des essayages.
  2. Prévoir 2 à 3 heures pour faire le tour d'un magasin! Comme la marchandise change constamment et comme les tailles sont souvent mélangées, il faut prendre le temps de regarder chaque morceau. J'aime bien l'organisation des vêtements chez Renaissance, par couleur et type de vêtement, mais ça demande quand même du temps pour faire les rangées. Et ça demande également du temps à l'essayage, en raison de la règle #5.
  3. Visez la qualité! Cherchez les marques, les tissus et les coupes de qualité. Un t-shirt mince qui valait 8,99 $ et se vend 2,99 $, c'est une économie, mais ce sont surtout les morceaux chers que l'on ramasse pour une bouchée de pain qui font que l'exercice en vaut la peine. Chez Renaissance, les prix sont les mêmes pour un même type de vêtement, par exemple toutes les jupes sont 3,99 $ et tous les chandails à manches longues sont 4,99 $, peu importe la marque et le tissu.
  4. Attention aux taches, trous, mailles! J'hésite parfois pour les taches, me disant qu'elles partiront au lavage, mais je ne prend plus cette chance. Rien ne sert de vous retrouver avec le vêtement taché d'une autre.
  5. Ne soyez pas gêné de ramasser en quantité! Comme il est souvent impossible de trouver un item dans plusieurs tailles, il faut se donner le plus de chances possible d'en trouver un qui nous fait comme un gant. En moyenne, je ramasse 20 à 30 items par visite, pour me retrouver avec 4 ou 5 qui me font parfaitement.
  6. Armez-vous d'un panier. Vous ne ferez pas long feu avec les bras pleins de vêtements à essayer. Le panier nous permet également d'enlever manteau et foulard, pour plus de confort et une expérience de magasinage beaucoup plus agréable.
  7. Apportez une collation. Pas de blagues, une petite barre tendre ou des amandes vous permettront de maintenir votre énergie et de ne pas abandonner à mi-chemin parce que vous avez faim. C'est du sérieux ici, ne part pas en friperie qui veut!
Ce matin, je suis revenue avec une blouse ajustée noire Mexx, deux jupes d'été (pour l'an prochain), une jupe en jeans, un chandail à manches longues en laine mérino de Tristan et un sac Kenneth Cole, le tout pour moins de 32 $. Ma soeur et moi faisons de cette sortie une tradition trimestrielle, question de profiter des vagues de vidage de garde-robe des gens du coin.

lundi 10 octobre 2011

"Green is the New Black" par Tamsin Blanchard

J'essaie de lire le plus possible au sujet des enjeux de la mode traditionnelle, afin de bien comprendre les avantages et inconvénients des différentes options qu'on nous offre sur le marché. Il est souvent difficile, en effet, d'évaluer l'ensemble des impacts d'un item acheté. Oui, la petite robe en coton bio qu'on achète chez H&M est un meilleur choix pour l'environnement, mais dans quelles conditions a-t-elle été fabriquée et est-elle d'une qualité qui me permettra de la porter pendant plusieurs années?

J'ai récemment lu le livre de l'auteure britannique Tamsin Blanchard "Green is the New Black". Je m'attendais à un livre beaucoup plus axé sur le style et la mode que les questions environnementales et éthiques, et c'est en effet l'angle du bouquin.

Il faut premièrement apprécier les efforts de l'auteure à rendre la mode écologique plus sexy et plus accessible. Elle repousse les idées préconçues que de s'habiller écologiquement c'est porter des sacs de jute et des grosses sandales Birkenstock (que curieusement, j'ai cru voir revenir en force cet été!). Ses suggestions couvrent toute la gamme des alternatives, du DIY ("do it yourself", ou faire ses propres vêtements recyclés), aux friperies en passant par les vêtements neufs fabriqués de matières écologiques. Un élément de la mode traditionnelle qui est remis en question est la surconsommation de vêtements "prêt à jeter" qu'on ne porte qu'une saison et qui perdent leur forme et couleurs après quelques lavages. L'auteure suggère d'acheter de la qualité, du durable, et elle se tourne vers les incontournables de la haute couture, tels que les sacs Birkin qu'on achète à coup de milliers de dollars et qui durent une vie. Bon, admettons que certaines des idées sont hors portée pour la majorité des gens.

Un désavantage majeur du livre est qu'il est basé sur l'offre à Londres et ses environs, une région du monde qui a pris une sérieuse longueur d'avance par rapport à l'offre en mode écologique. Les consommateurs anglais ont beaucoup plus de choix lorsqu'ils cherchent des vêtements et accessoires de mode écologique. Étant donné que le livre est largement fondé sur la découverte de la mode écologique londonienne, on passe des pages et des pages de noms de boutiques et de designers que l'on ne retrouvera pas ici.

Je trouve aussi que le livre arrive à certaines conclusions trop rapidement. En discutant le choix du coton bio par rapport au coton traditionnel, comment par exemple en vient-on à conclure que le coton bio, en plus d'être meilleur pour l'environnement, permet au fermier d'augmenter son revenu de 50 %? Oui, le coton bio se paye plus cher sur le marché, mais s'il coûte plus cher également à faire pousser et que la production est moindre, rien ne garanti que le fermier ira chercher plus d'argent... Il faut que la transaction se fasse de manière équitable, et tout le coton bio n'est pas nécessairement équitable. Un autre exemple, en présentant des alternatives aux chaussures, l'auteure se tourne vers les chaussures végétaliennes. Oui, le cuir est traité et teint avec des produits horriblement toxiques, mais une chaussure en PVC (polychlorure de vinyle) n'est pas une alternative plus écolo (j'avais déjà écrit à ce sujet à Matt & Nat en réalisant que mon nouveau sac en faux cuir était fabriqué de PVC toxique, je ne sais pas s'ils ont modifié leur choix de matériel depuis...).

Quelques passages sont à retenir dans le livre. Premièrement, on nous présente une énumération pratique de ce qui constitue une bonne garde-robe de base (à laquelle une québécoise devra ajouter des vêtements d'hiver). Deuxièmement, l'auteure nous propose deux gabarits de lettres qu'une consommatrice engagée peut envoyer à sa boutique ou son designer préféré afin de mettre de la pression et d'encourager le développement d'une offre écologique. Les consommateurs ont un rôle important à jouer dans le développement de la mode éthique. Finalement, le répertoire d'adresses, bien que la majorité soit en Angleterre et que plusieurs n'existent plus, constitue quand même une référence intéressante, surtout pour ceux et celles qui prévoient faire un petit séjour bientôt à Londres.

Si vous cherchez un livre léger, pas trop technique, qui se lit bien, "Green is the New Black" est un bon choix. Ne vous attendez cependant pas à y retrouver une référence sur la mode éthique. J'ai emprunté le livre en bibliothèque et je n'irais probablement pas m'en procurer une copie pour le reconsulter.

vendredi 7 octobre 2011

Simplicité nécessaire - les applications

J'ai acheté mon iPhone 3 il y a de cela presque déjà deux ans. J'avais besoin d'un nouveau téléphone cellulaire (le dernier ayant rendu l'âme) et la tentation était forte d'acquérir un de ces petits jouets bien trop attrayants. Vous pouvez tous imaginer la suite de l'histoire : téléchargement des applications les plus farfelues, tout simplement parce qu'elles existent (un sifflet pour chien... je vais essayer ça!), transfert de ma musique sur ledit gadget (j'avais avant un petit iPod Shuffle qui faisait mon affaire), prise de photos des animaux de compagnie (ils ont compris maintenant, ils me fuient quand je les pointe de cette mini caméra).

Les mois ont passé, et la lune de miel s'est transformée en mariage avec un nouveau partenaire très exigent. Mon ancien téléphone pouvait garder sa charge pendant plus de trois jours, tandis que le iPhone, lui, doit être chargé chaque jour (surtout si on "joue" beaucoup avec). Le soir, je me surprends parfois en train d'accoupler des grenouilles virtuelles pour en créer de nouvelles espèces au lieu de lire un bon livre. Et toutes les semaines, j'ai l'impression de passer de précieuses minutes à télécharger des mises à jour pour mes applications iPhone. Certaines font des mises à jour presque hebdomadaires, c'est ti vraiment nécessaire?

L'autre jour, je jette un coup d'oeil dans la barre en bas de mon iTunes pour tomber sur un petit indicateur très discret qui me frappe en plein front : 106 applications! Quoi? Bon, si vous êtes des fanas du iPhone, vous allez me dire bof, j'en ai le double, mais comprenez-moi bien : le choc vient de ma réalisation que j'utilise peut-être une quinzaine d'applications de façon régulière et que ma relation avec les 91 autres se limite à leur mise à jour!

Enough is enough!

Bonjour chers lecteurs et bienvenue dans le premier billet d'une petite série sur la simplicité nécessaire (et volontaire, mais admettons qu'elle est souvent plus nécessaire que volontaire). Je continue à me pencher sur la mode éthique et mon défi garde-robe (qui, je le soupçonne, continuera en 2012, 2013, ...), mais je ressens une volonté très forte de faire un grand ménage dans ce qui m'entoure et de simplifier ma vie, étape par étape. Peut-être aie-je été inspirée par les initiatives du No Impact Project, un incitatif à vivre beaucoup mieux avec moins.

Première étape : éliminer toutes les applications que je n'utilise pas de mon iTunes et iPhone. C'est assez facile, on affiche toutes nos applications en cliquant sur Library > Apps (barre menu à gauche dans iTunes), on clique sur l'application à éliminer et on affiche son menu (bouton droit en PC, deuxième doigt en Mac) et on clique sur Delete. Aussi simple que ça. On peut éliminer n'importe quelle application téléchargée, mais pas les applications qui viennent avec le téléphone (courriel, calendrier, etc.)

C'est parti mon kiki!

Honnêtement, il n'y a que quelques applications que je consulte régulièrement : courriel, calendrier, texto, photos et caméra, contacts, STM mobile (les horaires de bus), l'horloge de base (mon alarme pour me réveiller), maps (pour la fonction GPS), Evernote (prise de notes pour des projets de recherche), Twitter et Linkedin. Le reste : poubelle! J'aurais peut-être inclus Facebook, mais depuis leur dernière mise à jour, l'application gèle mon téléphone et j'ai perdu confiance.

Qui sait, après cette cure applicative, peut-être que mon prochain téléphone sera encore plus simple (connaissez-vous le John's Phone?)

dimanche 14 août 2011

Les dessous de l'affaire

Si vous cherchez de l'info sur la lingerie éco, je vous invite à lire ce billet d'Écopicure. Le sujet de mon billet aujourd'hui porte sur quelque chose de bien plus "basic" : les petites culottes. Que votre préférence soit pour les bikinis, coupes garçonne ou tangas, les culottes sont un bien nécessaire qu'il faut renouveler régulièrement.

Et voilà le problème quand, comme moi, vous cherchez à remplacer votre garde-robe par des morceaux écologiques qui répondent à certains critères précis. Évidemment, pour les culottes, l'option seconde main est éliminée. En fait, je me disais qu'il serait assez facile d'en trouver en bambou ou en coton bio.

Facile? Je dirais maintenant plutôt "mission (presque) impossible"! J'ai fait plusieurs boutiques de sous-vêtements traditionnelles et on m'a regardé avec des grands yeux quand j'ai posé la question. Même chez American Apparel, qui ont une ligne de t-shirt en coton bio, le vendeur semblait ne pas comprendre pourquoi quelqu'un chercherait des sous-vêtements en coton bio. "C'est pas comme si on les mangeait, après tout" m'a-t-il dit. J'ai pris quelques minutes pour lui expliquer la nature polluante de la culture du coton traditionnel. Pour ceux qui veulent en lire plus, voici un article intéressant.

Je me suis donc tournée vers le web. Je préfère toujours acheter des boutiques locales, surtout les boutiques indépendantes, mais cette fois, les options à Montréal étaient plutôt minces. Je ne me souviens plus comment je suis arrivée sur le site, mais j'ai découvert les culottes PACT et c'est l'amour!

PACT est une petite compagnie américaine qui ne fabriquait, jusqu'à très récemment, que des culottes pour hommes et femmes. Ils ont maintenant ajouté des t-shirt à leur collection. Leurs motifs sont colorés et sympathiques et les différentes lignes soutiennent différentes causes environnementales. Par exemple, une partie des ventes des culottes et boxers de la collection Oceana vient soutenir la protection des tortues de mer qui ont été touchées par le déversement de pétrole dans le golfe du Mexique. Les culottes PACT sont faites à 95% de coton bio et 5% d'élastane et sont fabriquées éthiquement en Turquie.

J'ai commandé trois paires afin de tester la grandeur, mais aussi le résultat d'un premier lavage et séchage, question de voir si la qualité était bonne. Mon paquet est arrivé rapidement, dans un sac qui apparemment est compostable.

Selon-vous, est-ce que je peux mettre ce sac dans mon composte de jardin, ou est-ce qu'il faut l'envoyer à la ville?

Chaque culotte, au lieu d'être enveloppée dans du plastique, se trouve dans une pochette fabriquée à l'aide de retailles de tissu (restant de fabrication). C'est un concept intéressant, mais si j'achète dix paires, je ne sais pas ce que je ferai de toutes ces pochettes. Pour le moment, j'ai pensé à en utiliser une pour mes mouchoirs.

Après un lavage et un séchage, je peux vous confirmer que les culottes ont bien survécu au processus et qu'elles sont franchement très confortables! J'en ai commandé quelques-unes de plus pour profiter de leur vente sur certains modèles. Seul hic, c'est le prix de la livraison (20 $). PACT vend ses sous-vêtements dans certaines provinces canadiennes, mais pas au Québec. J'espère bien que ceci changera avant ma prochaine virée de culottes!

mercredi 6 juillet 2011

Disparue

On est déjà en juillet? Pas vu le temps passer... Juin était un mélange de voyage-vacances et voyage-travail, ce qui fait que j'ai disparu momentanément de la blogosphère et des réseaux sociaux. Me revoici cependant, et au cours des prochaines semaines, je vous écrirai au sujet de ma première expérience de SWAP (échange de vêtements entre copines) et d'autres découvertes écolos à Montréal.

dimanche 22 mai 2011

Créations Encore : des vêtements recyclés bien pensés!

Nous avons la chance au Québec de pouvoir profiter de la créativité de certains designers qui utilisent des matières recyclées dans leurs créations. La plus connue, et probablement celle qui a aidé à faire découvrir le vêtement recyclé dans la province, est bien entendu Harricana (créations intégrant la fourrure recyclée).

J'ai récemment découvert Créations Encore lors d'une visite à la boutique La Gaillarde. J'ai tout de suite été attirée par la juxtaposition de couleurs des jupes Demoiselles de leur collection été 2011. L'agencement de matériaux soyeux est bien fini, mais ce n'est pas la finition de la jupe qui m'a vendue : en l'essayant, j'ai remarqué deux attaches pour les boutons intérieur et extérieur. Le jupe peut être ajustée à la taille si on perd du poids (ou si on en gagne un peu!). D'un point de vue durabilité, c'est une touche très intéressante. J'ai aussi beaucoup aimé l'asymétrie à l'avant qui donne une touche d'originalité. À 89 $ pour un vêtement unique, c'est un achat qui en vaut vraiment la peine. À la caisse, j'ai aussi été agréablement surprise d'apprendre que j'avais un 25 % de rabais sur les vêtements de Créations Encore vendus à La Gaillarde grâce à ma carte Passeport éco!

Une belle pièce ajoutée à ma garde-robe estivale, n'est-ce pas?

Jupe Demoiselles de Créations Encore

samedi 21 mai 2011

Essais, erreurs : les souliers écologiques

Ceux qui se tournent vers des options écologique pour leur garde-robe font des pieds et des mains pour deux éléments vestimentaires : les sous-vêtements, et les souliers. C'est vrai, il existe de plus en plus d'options pour ceux qui cherchent des souliers dont l'empreinte est plus légère, par exemple Beyond Skin en Angleterre qui fait des souliers végétaliens, Embodies (de la Californie), olsen Haus (de New York) et les souliers recyclés et recyclables de la marque brésilienne Mélissa (attention cependant aux marques de souliers végétaliennes qui utilisent le PVC comme remplacement du cuir!).

Mon problème avec ces marques, c'est qu'on ne les retrouve pas à Montréal. Beyond Skin a une adresse au Canada (à Winnipeg!), il faut les commander en ligne. J'ai toujours eu beaucoup de misère à choisir une pair de chaussure en magasin, étant donné que je porte une grande taille, alors vous pouvez certainement comprendre ma réticence à commander une paire en ligne que je n'ai jamais eu la chance d'essayer. Je me suis donc tournée vers les options que l'on peut trouver dans les boutiques montréalaises.

Il y a la marque Simple, bien entendu, mais ce n'était pas le style de soulier que je cherchais... C'est quand même une marque qu'il vaut la peine de noter dans un billet sur les souliers écolos, étant donné que leurs collections sont faites de matériaux recyclés. En faisant quelques recherches, je suis aussi tombée sur la marque TOMS. Cette marque, qui est disponible dans plusieurs boutiques de chaussures à travers notre belle ville, apparait souvent dans les listes de souliers écolos ou éthiques. C'est un peu ce qui m'a poussé vers l'achat d'une paire de "wedges" rouges de cette marque. Cependant, c'était une erreur de ma part, parce que ces souliers ne répondent pas aux conditions de mon défi garde-robe : ils ne sont pas faits de matériaux écologiques ou éthiques, et de plus, sont fabriqués en Chine. La compagnie mentionne qu'elle impose des critères éthiques à ses fabricants chinois, mais comme la production comprend la manipulation de produits chimiques (quand j'ai ouvert la boîte, l'odeur chimique des chaussures était assez imposante), il est difficile de juger à quel niveau les travailleurs qui font ces chaussures sont bien ou mal traités. TOMS se retrouve sur les palmarès de chaussures écolos en raison de sa campagne "une chaussure donnée pour chaque chaussure achetée". Bien que cette campagne soit louable, aide-t-on vraiment à sortir les gens de la pauvreté en leur donnant une paire de chaussures?

J'ai décidé de garder la paire de TOMS, pour me rappeler quotidiennement de ne pas faire de choix trop hâtifs et de bien rechercher les items que j'achète.

Souliers TOMS

Il existe une marque canadienne que je suis depuis sa création : Oliberté. Cette compagnie est l'oeuvre de Tal Dehtiar, qui a aussi lancé MBA Without Borders (MBA sans frontières). Les souliers Oliberté sont fabriqués en Afrique (au lieu de donner des souliers, Oliberté donne des emplois, des compétences) ce qui les insère dans la catégorie du commerce équitable. Les matériaux ne sont pas tous écologiques, mais il y a du développement en cours à ce sujet. Seul problème avec Oliberté : on ne peut retrouver les souliers pour femmes en magasin. Encore, j'ai un enjeu avec l'achat d'un soulier que je ne peux pas essayer. On retrouve les souliers pour homme dans plusieurs boutiques à travers Montréal, mais n'allez pas chez Little Burgundy, ils ne semblent pas savoir qu'ils sont des détaillants pour cette marque (commis et responsable du magasin, pas fort).

Finalement, mon histoire de souliers ne peut pas se terminer avant que je vous présente ma trouvaille dans la catégorie souliers de marche. Je pars en voyage en Irlande et je cherchais des souliers de marche légers et écologiques. Oubliez alors les Merrell (dommage), les Keen et autres marques connues. Cependant, la compagnie Patagonia fait un pas dans la bonne direction avec ses souliers faits en partie de matériaux recyclés. J'ai acheté une paire de Bly Hemp qui feront l'affaire pour le voyage. Les souliers sont disponibles, entre autres, à La Cordée.

Souliers de marche Patagonia

dimanche 15 mai 2011

L'index éco du vêtement : à quand la visibilité aux consommateurs?

Je faisais quelques petites recherches cet après-midi au sujet des différents impacts environnementaux et sociaux de la production des souliers quand je suis tombée sur plusieurs articles qui mentionnaient la création d'un Eco Index (index écologique) qui viserait à être un équivalent Énergie star pour les vêtements et souliers. Sur le site qui présente une version Beta de l'index, on mentionne qu'il s'adresse à l'industrie du plein-air, mais il parait que les principes peuvent s'appliquer à la production de vêtements de tous genres.

La majorité des articles sur le sujet datent de l'automne 2010 et ne précisent pas quand (ou si...) l'index écologique des marques que nous côtoyons quotidiennement deviendra une partie intégrante des étiquettes de vêtements. Et pas seulement pour nous vendre leurs bons coups!

L'autre jour, je suis tombée sur l'étiquette suivante sur une paire de souliers Timberland :

On pourrait penser que c'est un début de transparence, mais l'info qui est présentée ne concerne que les éléments positifs de leur empreinte : on se concentre sur le % d'énergie renouvelable utilisé, sur les produits chimiques qui ne sont pas utilisés (qu'en est-il de ceux qui sont utilisés??), sur le % de matériaux écologiques et le nombre d'arbres plantés. Moi, ce que je veux savoir, c'est l'impact des pratiques et matériaux qui ne sont pas écologiques.

Ce qui me rassure un peu, c'est que l'index écologique semble adresser tous les éléments du cycle de vie d'un produit. Maintenant, il reste à voir si les fabricants détaillants auront le courage de mettre ces informations à la disponibilité des consommateurs, ou s'ils garderont cette information à l'interne et se tourneront vers l'étiquetage biaisé que j'ai retrouvé sur la paire de Timberland.

mardi 10 mai 2011

Jardin urbain : construction d'une boîte de cèdre

Nous avons une cour arrière de bonne taille, qui nous permet d'en dédier une partie au jardinage (légumes, fines herbes). Lors de notre premier essai l'an passé, notre jardin a subit des assauts de tous bords, tous côtés : pluies diluviennes qui ont écrasé les plants de tomates, écureuils qui s'amusaient à prendre des bouchées ici et là dans les légumes à peine mûrs, limaces qui ont grignoté les feuilles des plants, etc.

Cette année, nous reprenons l'expérience mais avec des tactiques différentes. Au cours des prochaines années, nous allons développer notre structure de jardin progressivement, afin d'avoir en place quelque chose de robuste et pratique. Première étape : une première boîte surélevée dans laquelle nous ferons pousser quelques plants. L'idée de la boîte est double. Premièrement, notre terre étant très argileuse, il faut la travailler afin de la rendre propice à la culture de légumes. Au lieu de retravailler au sol, nous allons remplir la boîte de nouvelle terre et de fumier. Et deuxièmement, les limaces seront plus faciles à contrôler si les plants sont dans une boîte.

La boîte en question mesure 16 pieds de long par 2 pieds de large. Pour la construire, nous avons eu besoin de 14 planches de 8 pieds (6" largeur x 1" épaisseur), ainsi que d'une planche additionnelle (6 pieds) pour bâtir les renforcements. Nous avons installé une tuile géotextile au sol, recouverte de gravier (4 sacs de 30 kilos chacun) avant d'y poser la boîte. Puis, nous avons rempli la boîte de 13 sacs de terre noire, mélangés avec 5 sacs de fumier de vache. Il nous manque de terre, nous arrivons à mi-boîte à ce point. Étant donné que nous ne plantons pas tout de suite, nous avons recouvert la boîte de grillage afin d'éviter qu'elle devienne la nouvelle litière des chats du coin.

Pour montrer les différentes étapes de construction de la boîte, nous avons pris quelques photos.

Nous avons décidé de construire la boîte en cèdre. C'est un bois plus cher, mais il résiste mieux aux intempéries et ne nécessite pas de traitement chimique. Le bois traditionnel doit être traité et l'idée de tous ces produits chimiques se retrouvant dans la terre qui nourrit nos plants ne nous enchantait pas.

dimanche 8 mai 2011

Redécouvrir son quartier

Vous arrive-t-il souvent de marcher dans votre quartier? Oui, vous allez me dire, je marche pour aller à l'épicerie, pour me rendre au métro, pour aller prendre un café. Mais c'est quand la dernière fois que vous avez marché pour le simple plaisir de (re)découvrir votre quartier? Moi, c'était hier.

J'ai participé à la deuxième édition de la promenade de Jane à NDG. J'ai été recrutée par mon père qui animait l'expédition pour prendre des photos, mais ça n'a pas été long que je me suis laissée prendre au jeu.

La promenade est une tradition annuelle qu'on retrouve à travers les grandes villes nord-américaines et qui a débuté en l'honneur de l'urbaniste Jane Jacobs, une américaine qui s'est retrouvée à Toronto vers la fin des années 60 en protestation contre la guerre du Vietnam et pour protéger ses deux fils qui étaient en âge d'être recrutés. De son temps, Jane a beaucoup travaillé pour protéger la viabilité des quartiers. Elle était contre la construction d'autoroutes dans les villes, la démolition de quartiers entiers pour laisser place aux infrastructures (échangeur Turcot, ça vous dit de quoi?). Depuis sa mort en 2006, divers groupes ont organisé des promenades de Jane pour célébrer son travail et renouer les liens des résidents avec leur quartier. À Montréal, les diverses promenades de Jane sont organisées par le Centre d'écologie urbaine.

Pour voir un peu les diverses églises et bâtiments que nous avons redécouvert à NDG hier, je vous invite à visiter le site du walking tour monté par mon père. Sa passion pour les édifices locaux ne date pas d'hier; depuis près de 13 ans, il peint à l'aquarelle, à chaque Noël, une carte qui représente un édifice du quartier et l'envoie à la famille et aux amis. C'est une belle tradition qui, nous espérons, durera longtemps!

mardi 19 avril 2011

Donner une nouvelle vie aux vieilles choses

Le recyclage, c'est bien. Ça permet de recréer des matériaux et de réduire la quantité de déchets envoyés dans nos dépotoirs. Cependant, le recyclage a un petit désavantage. Les matières recyclées doivent être transformées pour être réutilisées, processus qui peut exiger beaucoup d'énergie, consommer beaucoup d'eau, ou se faire à l'aide de produits toxiques. C'est pourquoi je suis une "fan" des créations qui réutilisent des matériaux existants, sans les transformer. Ma collection de vêtements et accessoires en matériaux réutilisés est minime pour le moment, mais je compte bien y ajouter quelques pièces dans les mois qui suivent.

J'ai commencé mon aventure dans le "réutilisé" avec mon amie Tamara, éco-designer et créatrice des collections de Estrella Bijoux. Les créations de Tamara sont superbes et viennent ajouter une touche de glamour aux vêtements. Voyez ici un collier de sa collection 2009, arrangé sur ma tunique OÖM. Le collier est créé avec une broche antique, des boutons et d'autres pièces réutilisées pour créé une oeuvre d'art unique.

Collier Estrella Bijoux

Un autre accessoire que j'ai reçu récemment est d'un tout autre ordre au niveau look, mais comme j'ai trouvé l'approche très intéressante, je voulais vous en faire part. Les bracelets colorés ci-dessous sont faits en réutilisant des sacs de plastique. Incroyable, non? Ils sont des créations d'une artisane du Mali, associée à l'organisme AJA Mali. Si vous voulez vous en procurer, ils sont disponibles à la boutique Ethik. Un avantage du matériel c'est qu'il rend les bracelets hyper légers, parfaits pour la saison estivale et les tenues colorées.

Bracelets en sacs de plastique du Mali

Du point de vue vestimentaire, je commence à explorer les options. Je suis tombée un peu par hasard sur la boutique Preloved sur Saint-Laurent. J'ai trouvé leurs chandails fascinants, faits de différentes pièces d'autres chandails et assemblés de façon à créer des vêtements uniques. Je n'ai rien acheté lors de ma première visite, mais je compte y retourner quand j'aurai un peu de temps. L'an passé, j'ai cependant succombé à un adorable chandail à manches longues de SOAP Créations. C'est un chandail que je porte fréquemment. Mon seul regret est qu'il est très court, malgré la taille (j'avais choisi le plus grand), et inégal sur la longueur, ce qui fait que je dois toujours le porter avec une camisole. J'imagine que les différents tissus combinés dans le chandail ne réagissent pas de la même façon aux lavages.

Chandail SOAP Créations

Alors quelles seraient mes autres options du point de vue des vêtements fabriqués en tissus réutilisés? En avez-vous à me conseiller?

Quand la mode se met au recyclage

Vous connaissez la routine. Tout au long de la semaine, vous séparez cartons, papiers bouteilles, cannes afin de les déposer dans votre boîte verte. Une fois par semaine, vous déposez cette boîte dont le contenu sera ramassé pour être ensuite dirigé à un centre de tri. Les matériaux seront ensuite recyclés (en grande partie, nous espérons) afin de créer d'autres produits semblables (papier recyclé post-consommation, bouteilles en verre recyclé, etc.)

Ce qui est intéressant, c'est lorsque les matériaux sont recyclés pour créer des produits qui ne ressemblent en rien au produit d'origine. Prenez par exemple les sacs réutilisables Chico. Non seulement ces sacs sont-ils très pratiques et jolis, ils sont également fabriqués à 100 % de PET recyclé. Le polyéthylène téréphthalate (PET) sert à la fabrication, entre autres, des bouteilles de plastique. Si vous regardez sous un contenant de plastique, le PET porte le #1 et est un plastique qui est accepté dans la majorité des programmes de recyclage. Comme il faut 1,9 kg de pétrole brut pour fabriquer 1 kg de PET, son recyclage permet non seulement de réduire la consommation d'énergie non-renouvelable, mais également de diminuer la présence de ce plastique dans nos dépotoirs.

Les applications du PET recyclé sont nombreuses, mais quand il s'agit de vêtements, ce sont d'abord les polars de Patagonia qui me viennent en tête. Non seulement ces polars sont-ils écologiques, mais de plus, il est possible de donner son vieux polar à Patagonia pour qu'ils recyclent le matériel afin de fabriquer de nouveaux vêtements. Si je me souviens bien, MEC avait un point de chute pour le retour de polars usés. D'autres compagnies ont trouvé moyen d'en fabriquer des t-shirt et autres vêtements.

Les vêtements peuvent également être fabriqués de fibres recyclées, comme le coton et le polyester. J'ai récemment acheté une tunique de la compagnie OÖM Ethikwear qui est fabriquée à 85 % de fibres recyclées. OÖM est un bel exemple de compagnie éthique et écologique. En effet, les vêtements sont fabriqués par des organismes québécois à vocation sociale. De plus, il est possible de retourner les vêtements OÖM usés à la compagnie afin qu'ils en fassent don aux friperies Renaissance ou qu'ils les recyclent. Chaque vêtement échangeable donne droit à une carte cadeau de 5 $. Consultez les conditions d'échange sur leur page À propos.

Personnellement, j'aime bien les vêtements OÖM comme pièces de base, des morceaux qui seront portés avec des accessoires colorés ou inusités.

Connaissez-vous d'autres exemples de vêtements fabriqués de matières ou fibres recyclées?

Prochain billet : réutiliser et revaloriser afin de créer des vêtements et accessoires uniques!

dimanche 20 mars 2011

Jeans éthiques : encore du chemin à faire

Le jeans est un vêtement fétiche pour plusieurs. On cherche souvent longtemps afin de dénicher la bonne coupe, la bonne couleur, la bonne finition. Imaginez alors lorsqu'on ajoute des critères écologiques et éthiques à cette recherche...

Récemment, je me suis rendue compte que ma paire de Mavi commençait à montrer des signes d'usure. J'ai donc fait une petite virée de magasinage sur le Plateau afin de voir si j'étais capable de lui trouver un remplaçant digne de mon défi garde-robe. J'aurais visité les friperies, mais je ne connais pas très bien les bonnes adresses. J'ai une copine au travail qui m'a promis de me recommander celles qu'elle visite souvent... si vous en connaissez qui sont intéressantes, n'hésitez pas à me laisser savoir.

Un jeans est un vêtement qui a une empreinte écologique imposante. Tout d'abord, il est fabriqué de coton, dont la plante consomme 25 % de tous les pesticides utilisés sur la planète. Le jeans est aussi souvent traité à l'aide de produits chimiques afin de lui donner un look particulier (blanchi, etc.). Finalement, la culture du coton requiert une grande quantité d'eau et le processus de fabrication d'une paire de jeans peut exiger jusqu'à 42 litres d'eau à lui seul.

Avant de partir à la recherche d'une nouvelle paire, j'ai fait quelques recherches afin de voir si les fabricants des grandes marques ont commencé à adresser cette empreinte monstrueuse. Levi's dit avoir développé un nouveau processus permettant d'utiliser beaucoup moins d'eau pour produire une paire de jeans (1,5 litre) de leur collection Water>Less. L'idée est intéressante, mais j'aurais aimé voir l'innovation appliquée à tous leurs modèles. Seulement deux modèles de jeans pour femme sont créés à l'aide de ce processus. Et la question reste quant à la consommation de pesticides.

Comme je porte des Mavi, j'ai aussi fait des recherches de leur côté. Le site web annonce une ligne de jeans en coton bio. Impossible de voir clairement de combien de modèles il s'agit. Lors de ma dernière visite au magasin Mavi sur Ste-Catherine, les jeans bio avaient soit-disant tous été vendus. Une raison cependant pour laquelle j'aime bien Mavi c'est qu'ils offrent de réparer votre vieille paire de Mavi gratuitement. C'est une offre que je compte tester dans les prochaines semaines en leur apportant ma paire.

Existe-t-il aussi des jeans fabriqués localement qui sont écolos? Avant de sortir magasiner, j'avais trouvé quelques marques canadiennes, mais rien de québécois. En discutant avec les employés des magasins visités, j'ai découvert deux marques : Domino Jeans et Second. Impossible de savoir si Domino fait des jeans éco, leur site web étant entièrement construit d'images. Cependant, Second, dont les jeans sont faits à Montréal, a une ligne fabriquée de coton bio. J'ai essayé quelques-une de leurs paires Second Yoga (comme une seconde peau) chez Rocco sur St-Denis, mais la ligne Yoga semble faite de coton régulier. Une paire coûte environ 100 $ (aucune idée pour une paire éco), ce qui est tout-à-fait dans les prix pour du jeans de qualité.

Finalement, c'est une paire de jeans PrAna, trouvée à la boutique 4elements (encore sur St-Denis), qui a retenu mon attention. Non seulement était-elle soldée (30 $ au lieu de 100 $, une fille a un budget à respecter quand même!), mais elle était faite de coton bio et PrAna, une entreprise américaine, a mis sur pied un programme permettant de compenser sa consommation d'énergie par l'achat de certificats d'énergie renouvelable.

Je ne crie pas victoire à ce point. Oui, mon choix était réfléchi et avait moins d'impact sur l'environnement. Cependant, même si j'ai respecté mon 3e critère de sélection, je suis certaine qu'une paire de jeans seconde main aurait mieux répondu au défi. C'est cependant un pas dans la bonne direction.

À noter : chez Rien à cacher, on m'a mentionné que deux lignes de jeans éco faites localement seront présentes en magasin cet automne. Je n'ai pas réussi à avoir le scoop sur les marques... désolée!

dimanche 13 mars 2011

Une envolée de douceur

Avez-vous déjà visité l'exposition Papillons en liberté au Jardin botanique de Montréal? L'exposition, que l'on peut visiter jusqu'au 25 avril, est un vrai petit bijou. Nous y sommes allés, mon mari et moi, pour la première fois ce matin et, malgré la foule et l'attente pour entrer dans la grande serre, nous en sommes revenus enchantés.

L'exposition se tient dans une section tout au fond de la grande serre. Pour y arriver, il faut tout d'abord croiser plusieurs autres serres tropicales et arides, passer les bonsaï pour finalement se glisser entre les lanières de caoutchouc qui empêchent les papillons de s'évader. Dès que l'on entre dans leur univers, on sent une brise chaleureuse nous caresser le visage, l'air est chaud et humide. Si l'on prend le temps d'habituer ses sens en bougeant très lentement, il est possible de sentir quelques spécimen de Morpho bleu nous effleurer alors qu'ils virevoltent d'une plante à l'autre. Ce sont les Morpho bleu qui dominent l'entrée de la serre. Il parait que les papillons sont très territoriaux et quelques espèces semblent en effet se tenir dans une section, mais au grand plaisir des visiteurs, les bleus sont présents tout au long de la visite. En fait, il faut prendre le temps de regarder les papillons se nourrissant de fruits laissés sur des bains d'oiseux pour de rendre compte que les papillons dont le dessous des ailes est brun avec des taches sont aussi ces superbes Morpho bleu.

Il est comique de voir comment les papillons semblent peu se troubler de la présence des visiteurs qu'ils prennent souvent pour des arbres ou des fleurs, selon les couleurs portées ou les odeurs. On répète aux visiteurs qu'il ne faut pas toucher aux papillons, mais personne n'a mentionné aux papillons de ne pas toucher aux visiteurs. C'est bon, personne ne semble être dérangé par la proximité de ces insectes si gracieux. Sauf peut-être quelques enfants, lorsque plusieurs papillons volent tout près de leur tête.

En tout, l'exposition compte environ 1 500 papillons qui proviennent de l'Amérique du Nord, de l'Amérique centrale et des îles du Pacifique. La serre est petite, ce qu'il fait qu'il est très facile de voir plusieurs espèces lors d'une visite. Je cherchais le papillon lune (Actias luna), que j'ai si souvent aperçu accroché sous le chalet dans les Laurentides, mais sans succès. Il devait dormir dans un coin plus tranquille. J'ai tout de même réussi à prendre quelques photos lorsque les papillons ont été assez gentils pour tenir la pose.

L'exposition coûte 12 $ par adulte si vous habitez Montréal, et 7,25 $ si vous avez la carte Accès Montréal. Mon mari et moi avons décidé de prendre un abonnement annuel pour le Jardin botanique et l'Insectarium, qui nous est revenu à 35 $ pour les deux (encore avec le rabais accordé aux détenteurs de la carte Accès Montréal). C'est une exposition qui en vaut le déplacement (surtout que le Jardin est si facile d'accès via la station Pie-IX).

samedi 5 mars 2011

Défi garde-robe 2011

J'ai un secret à vous confier : je n'aime pas du tout ma garde-robe. J'imagine que je ne suis pas la seule à se lever le matin et à penser "tellement de vêtements, mais rien à porter". Cependant, dans mon cas il s'agit d'années de négligence stylistique (pendant longtemps, j'ai acheté des vêtements qui étaient surtout pratiques) et de récents changements de taille qui aujourd'hui limitent mes options vestimentaires. Non seulement j'ai peu de vêtements portables, mais en plus, je trouve qu'ils ne reflètent pas ma personnalité. Je suis une personne créative et avec de fortes valeurs éthiques. À première impression, vous ne le remarqueriez pas.

Voilà donc le contexte de mon défi garde-robe 2011. Du 1er mars 2011 au 1er mars 2012, je vais effectuer une refonte de ma garde-robe. Le défi vient du fait que je n'ai pas un budget illimité pour cette opération et que je désire me procurer des pièces qui n'ont aucun (ou peu d') impact négatif social ou écologique. Dans un premier temps, je vais faire un inventaire de la garde-robe actuelle, pour identifier ce que je garde, ce que je vais donner et ce qui a besoin d'être recyclé ou réutilisé. Ensuite, je pars à la recherche de nouveaux vêtements et accessoires dans les boutiques et friperies de Montréal, une expérience que je documenterai dans ce blogue.

Je me suis imposé quelques critères pour l'achat des nouveaux vêtements et accessoires, en ordre de préférence :
  1. Réutiliser : des vêtements seconde-main, déjà fabriqués et portés. Impact écologique positif (réduire le nombre de vêtements qui se seraient retrouvés dans les sites d'enfouissement) et possiblement un impact social positif (boutiques avec programme de réinsertion sociale, par exemple)
  2. Recycler : des vêtements fabriqués à partir de matières recyclées. Même impact écologique positif avec la réduction des déchets et possiblement un impact social positif s'il s'agit d'une entreprise locale.
  3. Réduire (les polluants et l'exploitation) : des vêtements fabriqués à partir de matières biologiques, renouvelables ou nécessitant peu de pesticides. Dans certains cas, il me faudra acheter des vêtements neufs (je pense aux sous-vêtements et aux bas), l'idée est donc d'encourager une industrie moins polluante. Idéalement, des vêtements fabriqués localement ou du moins, provenant d'une entreprise respectant des normes éthiques.
Je commence mon inventaire ce weekend, un petit ménage printanier hâtif! Hier, j'ai aussi appris que j'avais gagné une carte Passeport éco, un outil très pratique pour la réalisation de ce défi.